sens dessus dessous
Sens = sentidos, sentimentos (PT)
Alors que j’avais les sens
Dessus dessous
Ce matin deux cartes se sont échappées de l’oracle de Lili
Comme un petit mot froissé qu’il convenait de me glisser
Juste là
Juste à ce moment-là
Une caresse de papier
Venue du ciel
Et me murmurer
Des fois, il faut
Par amour
Accepter la magie de la vie
“Ma fille”.

Sans probablement le vouloir ni le savoir, Lili Barbery-Coulon a contribué à “sauver” mon confinement et secouer ma vie “d’après les tourments”. Ses cours de kundalini yoga en ligne et son oracle ont été le plus puissant des outils d’éveil. Et de réveil.
Il y a quelques mois, en avril 2020, je vous écrivais :
Je vous écris. Enfin. Cette fin d’après-midi.
J’ai l’impression de vous avoir quittés sur une révérence rapide et malhabile, pressée par la mi-mars et son appel au repli.
Renouer avec vous et trouver les mots pour traduire mon quotidien depuis le premier jour de ce grand chambardement. Je vous écris d’un « entre deux mondes”. J’apprivoise un emploi du temps et une profession réaménagés. La semaine s’écoule selon les heures d’ouverture d’une boutique aseptisée. Art de la table, produits fins ont laissé la place à la nécessité des mesures d’accueil et de protection drastiques. C’est derrière un écran de tissu et de plexi que s’égrènent mes jours et que transpirent ma peau et ma peur un peu aussi.
Je vous écris d’un « entre deux mondes » . La réalité d’une première boutique en veille et le rêve avorté d’une deuxième. Momentanément. Inévitablement. Les premiers jours cèdent à la crainte des projets financiers et puis apprennent à se satisfaire des aides de fortune et de l’espérance.
Je vous écris d’un « entre deux mondes « . Un rythme quotidien effréné soudain envahi par les désirs de soi, de sagesse et d’introspection. J’ai peut-être – il est vrai – trop considéré la vie professionnelle comme un enfant turbulent ces derniers temps. Je me surprends, en quittant l’atelier, à ressentir la chaleur des rayons de soleil. En colère je suis qu’ils ne m’aient pas attendue. Je cherche, une fois rentrée en mon nid, ce que d’aucuns appellent les joies douces du confinement. Moi, j’évacue l’écume des jours. J’écoute mes découragements, je les combats plutôt. Je lis beaucoup et dans tous les sens. J’attends que la saudade laisse place à l’énergie nouvelle. J’essaie d’esquisser un après, je trie entre ici et plus tard. J’évacue ce qui ne me convient pas et plus.
Au loin, la vie. Elle est douce, il me semble. Je m’en souviens.
Je vous écris et j’espère qu’advienne un ré-enchantement. Celui du temps qui reste.
Prenez soin de vous. Tous.
A très vite de l’autre côté des mots.
Delphine
Je ne le savais pas mais La Loja germait en moi. Qu’on l’appelle force créative ou élan de vie, ce qui se passait en moi me conduisait là. Une histoire de liens spirituels et générationnels, un partage par l’écriture et la rencontre avec celle que je n’osais alors bousculer. Ma destinée. Quelques nappes de brouillard, de bleus et d’écorchures à l’âme plus tard, je peux enfin lui dire qu'”on a toute la vie, nous deux, pour réussir”.
Ce matin deux cartes se sont échappées de l’oracle de Lili,
Le magic mantra et sehrab mama*
Juste là
Et me rappeler combien
L’infini est ici.
*(Accueillir le miracle de la vie et L’heure de l’infinie tendresse a sonné)